Les îles Salomon saturées par le plastique
Amarré devant la capitale de Honiara, Race for Water a passé 7 jours (23 au 30 avril) aux îles Salomon, dans un contexte insurrectionnel lié aux résultats de l’élection du Premier Ministre ; en effet, des émeutes et des pillages ont accueilli les résultats du vote, le candidat élu étant connu pour son penchant pour la corruption.
Malgré cette situation peu confortable, le programme des représentants de la Fondation a pu se dérouler avec près de 111 personnes accueillies : scolaires et représentant des entités en charge de la gestion des déchets.
Le constat : si les rues sont saturées de plastiques et que le changement peine à se mettre en place, des initiatives individuelles, associatives ou communautaires voient le jour. La prise de conscience de la population est de plus en plus importante et ici, comme au Vanuatu, nous pouvons imaginer que le changement viendra des citoyens.
Les îles Salomon
Les îles Salomon forment un vaste archipel étendu à l’est de la Papouasie Nouvelle Guinée. Il s’étire sur 1 400 kilomètres de long et sur 800 kilomètres de large. Ses îles, continentales, coralliennes ou volcaniques sont au nombre de 992, et 147 d’entre elles sont inhabitées. Le paysage se partage entre un camaïeu de vert et de bleu. Les forêts denses recouvrent 80% du territoire et abritent 4 500 espèces de plantes et 173 espèces d’oiseaux dont le fameux mégapode. A leurs pieds, les atolls et falaises volcaniques abritent crocodiles de mer, tortues, dugongs et une espèce endémique de serpent de mer.
La population, mélanésienne vit principalement de l’agriculture et de la pêche. L’exploitation forestière et minière est aussi une source d’emploi.
Fraîchement indépendant (1978), le pays fait partie du Commonwealth et reconnait la Reine d’Angleterre comme chef d’état. A Honiara, la capitale, l’élection du premier ministre a eu lieu la semaine dernière. Des émeutes et pillages ont accueilli les résultats du vote, car le candidat élu est connu pour son penchant pour la corruption.
L’éparpillement géographique et humain fait qu’il est difficile pour ce petit et jeune état de s’affirmer comme entité politique stable et viable. Néanmoins, avec l’aide de pays voisins, il est sur la bonne voie.
Avant il y avait le biodégradable…
Nous avons jeté l’ancre à Honiara, devant le yacht club. L’eau est claire, des poissons multicolores batifolent sous le bateau. Nous sommes loin d’imaginer qu’à une centaine de mètres de là, le plastique est roi.
Sur la plage, les coquillages sont mélangés à des dizaines de déchets plastiques. Le ruisseau qui semble être une pouponnière à poissons est rempli de bouteilles, sacs, emballages…
Dans les rues, le déchet plastique est partout. Nous rencontrons peu de poubelles et, lorsque nous en croisons une, il y a deux options : soit elle est remplie à ras bord, soit elle est à moitié vide et entourée de déchets…
Une partie de la population salomonaise a conscience de l’envahissement de ce dernier. Des initiatives individuelles, associatives ou communautaires voient le jour. La prise de conscience de la population est de plus en plus importante et ici, comme au Vanuatu, nous pouvons imaginer que le changement viendra des citoyens.
Pour l’heure, les rues sont saturées de plastiques et le changement peine à se mettre en place.
Nous espérons que la population réagisse, que le gouvernement prenne à bras le corps la problématique des déchets car il est grand temps.
Nous laissons Honiara derrière nous, une dernière fois nous regardons ces montagnes et ces côtes magnifiques. Un jour peut-être, ici comme ailleurs le plastique disparaitra des rivières et des océans.
Merci Anne-Laure Le Duff, second capitaine, qui signe ce bilan et à Christelle Brigeot-Mathieu pour les photos.