Portrait d’une carte postale par Annabelle Boudinot, second capitaine et membre de l’équipe ACT :
« Des eaux turquoise abritant de nombreux coraux, des mangroves et des plages de sable fin, des hautes roches granitiques noires tombant à pic dans la mer, sur lesquelles parvient à s’accrocher une végétation luxuriante. Sur les routes, il faut mentionner le célèbre « Tricycle », petite moto affublée d’une structure fait maison avec double banquette, permettant d’accueillir jusqu’à 5 passagers (certes, un peu serrés, mais nous avons testé !). Le tricycle est un bon exemple de la créativité et de l’esprit pratique des Philippins. Un autre exemple de cette créativité, ce sont les embarcations trimarans, modèles de légèreté et de vitesse pour un coût probablement modique. En voyant ces embarcations, je ne peux m’empêcher de penser que la route vers la Polynésie est passée par ici !
La province de Palawan est un joyau des Philippines, réserve Biosphère depuis 1992 pour son incroyable biodiversité terrestre, côtière et marine. Elle compte entre autres une réserve marine exceptionnelle : le parc naturel de récif corallien de Tubbataha, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour la richesse de la biodiversité qu’il abrite. Un deuxième site fait d’ailleurs partie de la liste : la rivière souterraine de Puerto Princesa. Et enfin, la carte postale suprême, le site d’El Nido, qui a accueilli plusieurs tournages de films… Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle donne une idée de la richesse et de la beauté de l’endroit.
Composée d’une île principale éponyme, la province compte un territoire de 14 500 km2 peuplé de plus d’1 million d’habitant. 1 million c’est également le nombre de touristes qui visite annuellement les sites d’El Nido et de la rivière souterraine.
Une autre caractéristique frappante de l’île est la propreté des rues. C’est l’un des sites les plus propres que nous n’ayons jamais vu, ici on a la culture du ménage ! Plusieurs fois par mois, le samedi, tout le monde s’y met et ramasse les déchets autour de chez soi. Il en résulte très peu de plastique sauvage.
Le tableau plastique n’est pas pour autant idyllique, les déchets vont pour moitié environ au site d’enfouissement de Puerto Princesa « presque » aux normes… En effet le système de traitement des jus est insuffisant en période de crue, et le site est plein depuis 2015. La seule solution est de faire grossir la pile et de la bâcher de temps en temps, ce qui est certainement insuffisant…
La collecte sélective est en place et semble fonctionner plutôt bien, la municipalité collecte l’organique et l’inorganique, et les tricycles passent en porte à porte et rachètent pour quelques sous les recyclables. Les tricycles les apportent ensuite au « Junkshop », il y en a une vingtaine sur Puerto Princesa. Ces magasins se chargent de finaliser la préparation des recyclables, puis de les acheminer vers le port de commerce d’où ils seront expédiés à Manille.
Il y a un en outre quelques points de dépôt volontaires ramassés par la municipalité. Ces déchets sont finis d’être trié à côté du site d’enfouissement et sont revendus par la municipalité aux Junkshops.
La collecte est donc bien en place sur Puerto Princesa et sa région, et le site d’enfouissement ne reçoit « que » les non valorisables, qui représente 13% du total et dont la moitié serait des plastiques. Pour la région de Puerto Princesa, cela représente déjà presque 23 tonnes par jour!
Ces chiffres nous ont été présentés lors de la conférence de presse par le département de l’environnement de la province. Ce département ainsi que le PCSD (Palawan Council for Sustainable Development) sont également venus pendant le workshop, affichant ainsi la volonté de la province de trouver des solutions pour gérer de manière soutenable les déchets sur l’île principale.
Merci au PCSD qui a co-organisé notre étape avec la fondation Sulubaaï, dont Fred Tardieu est le président. Il a crée la fondation pour restaurer la végétation et les fonds marins d’une île locale, la rendre la plus écologique possible et aider les eco-systèmes, détruits par une sur-exploitation humaine, à se re-construire ».
Merci à nos partenaires locaux pour leur engagement à nos côtés.