Au travers de ce texte, Hans Peter Arp, scientifique au sein du projet JPI Oceans, confie son ressenti vis-à-vis de du navire Race for Water.
« Fermez les yeux et imaginez que vous êtes debout sur l’immense pont d’un navire, entièrement couvert de panneaux solaires. Autour de vous un soleil magnifique et la mer pour horizon. Alors conscient d’être à l’interface entre la prouesse technologique qui a abouti à la construction d’un tel navire et la beauté du monde qui m’entourait, je me balançais silencieusement au rythme serein de la houle marine. Ce navire, ne laissant aucune trace de pollution sur l’environnement qu’il parcourt me fit ressentir que je un sentiment de liberté infini, un espoir pour l’avenir de l’humanité. Voilà le sentiment que j’ai eu en navigant sur le bleu profond des eaux cubaines. Avec des bateaux comme le Race for Water dans le futur, il est possible d’imaginer parcourir le monde, l’explorer et le comprendre sans causer de dégât.
Et ce n’était que le pont supérieur ! Dans le navire, les équipes de Race for Water ont travaillé pour en faire une magnifique plateforme scientifique, emplie de belles énergies. L’espace est vaste, lumineux et l’on se croirait presque dans un yacht de luxe pour travailler sur la pollution plastique des océans. Une salle a été dédiée à nos manipulations, nous permettant d’y déposer notre matériel ainsi que nos échantillons. Ce que nous appelons un laboratoire-humide nous est aussi mis à disposition, avec un accès direct et facilité à l’eau de mer afin de réaliser nos prélèvements en navigation et de manière sécurisée. Réfrigérateurs, climatisation, lumières, le tout alimenté par l’énergie solaire en font une plateforme scientifique très bien pensée et agréable.
Et puis il y a l’équipage… Le capitaine et les marins, tous disponibles pour nous aider à réaliser nos manipulations, prêt à adapter la route de navigation en fonction de nos observations et toujours enclins à trouver de nouvelles solutions. Une aide extraordinaire. En plus de leurs responsabilités liées à la navigation, j’avais l’impression d’avoir avec moi des assistants de recherche scientifique. Régnait à bord un excellent professionnalisme et une sécurité absolue. Mais il y a aussi tous ces moments d’échanges, autour de repas enjoués et pleins d’humour. Sans parler des petits plats fraichement cuisinés dont on ressent les origines françaises ou que l’on soit ! C’est rare de trouver une équipe aussi à l’écoute et intéressée par la recherche scientifique que nous menons. Ce sont des personnes réellement soucieuses de la préservation de l’environnement marin et engagées pour la cause de la pollution plastique des océans.
Pour terminer, le Race for Water est une excellente opportunité pour nous de communiquer sur nos recherches, faire connaître notre laboratoire et rencontrer d’autres scientifiques. L’équipe de communication produit du matériel de qualité que ce soit des photos, des vidéos ou encore des interviews de scientifiques afin d’expliquer nos protocoles. Et je dois avouer que plusieurs de mes collègues du projet JPI Oceans et intéressés par le programme de recherche Weather-Mic m’envient de cette collaboration avec la Fondation. Il y a un réel intérêt pour des projets futurs, cette plateforme nous permettant non seulement d’exécuter nos protocoles mais aussi de sensibiliser le grand public, les décideurs et les fonds dédiés à la recherche.
Le navire Race for Water est ce que je souhaite voir apparaitre dans les technologies marines du futur, le futur de la recherche océanographique et le futur de l’humanité. Dans le but ultime de préserver nos si fragiles océans ce sont des initiatives comme celles-là dont nous avons besoin. » Hans Peter Arp