Suite à la première Odyssée Race for Water, expédition lancée par la Fondation en 2015 pour faire le premier état des lieux global de la pollution des océans par les plastiques, le constat est sans appel : la pollution plastique est partout. Il n’y a pas de 7ème continent, ni d’île plastique, mais bien une soupe de déchets plastiques flottant dans les « gyres ». Seule une infime partie reste visible en surface. La majorité a coulé ou s’est fragmenté en infiniment petit. Un nettoyage à grande échelle des océans est donc irréaliste. Seules des solutions basées à terre peuvent efficacement combattre ce fléau du XXIe siècle.
Le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas
Des zones les plus profondes de l’océan aux îles les plus isolées, la pollution plastique est partout.
Comment en sommes-nous arrivés à ce point critique? Le plastique a tout simplement envahi notre vie ! Bien qu’il nécessite des centaines d’années pour se dégrader et qu’il soit fabriqué avec des produits chimiques toxiques, il a été décidé qu’il s’agissait du meilleur matériau pour concevoir des produits à usage unique et pour garantir certaines normes d’hygiène.
La croissance exponentielle de la production mondiale des plastiques n’a pas été accompagnée par le développement d’infrastructures suffisantes pour gérer les déchets qu’elle génère. De plus, la plupart des plastiques sont difficiles, voire impossibles, à recycler pour des raisons économiques, techniques ou environnementales. Les pays occidentaux ne parviennent pas à gérer leurs propres déchets plastiques et se retrouvent à en exporter une partie non négligeable vers des pays en développement qui n’ont pas les installations de gestion des déchets adéquates.

Alors, comment arrêter le désastre ?
Agir sur les modes de production et de consommation afin de réduire au maximum la production de déchets plastiques est une priorité absolue.Faciliter la recyclabilité des produits en plastique et garantir leur non-toxicité est un engagement urgent que doivent prendre ensemble les nombreux acteurs de la chaine de production des produits en plastique.
Notre organisation met beaucoup d’énergie sur la sensibilisation afin que nous apprenions tous pourquoi nous devrions, et comment nous pouvons nous désintoxiquer de notre dépendance au plastique.
Ainsi seul 15 à 20% des déchets plastiques sont actuellement collectés pour être recyclés.
Donner de la valeur aux déchets plastiques afin d'inciter leur collecte
Nous faisons également la promotion de nouveaux modèles de gestion des déchets plastiques qui permettraient d’inciter les gens à collecter le plastique au lieu de le jeter. Comme le recyclage est souvent localement impossible, l’enfouissement une solution inacceptable, et qu’il y a urgence de trouver des solutions de gestion pour ces déchets complexes, nous sommes en faveur de petites et moyennes unités décentralisées de valorisation énergétique des déchets plastiques.

Les revenus provenant de l’énergie produite permettraient de rémunérer les collecteurs ou de réduire les coûts de gestion de ces déchets.Cette création de valeur profite ainsi directement aux communautés locales que ce soit au niveau économique, social ou environnemental.
Nous avons identifié la pyrolyse à haute température comme une technologie prometteuse pour répondre à ces objectifs. Ce procédé peut traiter la plupart des types de polymères et les accepte en mélange. Certaines technologies permettent de produire du gaz ou de l’électricité avec des rendements intéressants à partir de volumes de déchets plastiques à taille humaine, correspondants à ceux d’un quartier dans les grandes villes ou à certaines îles. La mauvaise gestion des déchets plastiques à l’échelle mondiale pourrait ainsi être optimisée en créant de la valeur localement au profit des populations et de l’océan.
Une solution de collecte des déchets en bord de mer, dans les rivières et les lacs
S’il est irréaliste de vouloir nettoyer les océans, il paraît, en revanche, judicieux de mettre en place des systèmes de nettoyage au niveau des ports, des rivières, des lacs et à proximité des côtes. La fondation propose dans ce but un navire de dépollution efficace et éco-responsable qui permettra de limiter la quantité de plastiques qui partent chaque jour dans nos océans.
