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Carnet de bord #6
Odyssée 22 décembre 2018

Bonjour les Fidji

Eric Loizeau, ambassadeur de Race for Water, a accompagné l'équipage de Papeete aux Fidji. Il nous livre aujourd'hui le dernier carnet de bord de cette navigation.
Merci Eric de ton engagement à nos côtés et pour tes récits.

 Et voilà, cette nuit nous avons pénétré l’archipel des Fidji par une nuit sans lune occultée par un crachin breton bien de chez nous. Nous avons tutoyé un récif argenté protégé par un phare éteint et puis continué vers des îles encore invisibles. Demain si tout va bien nous serons au port et cela clôturera la première partie de notre exploration pacifique. Tout en restant concentré sur les dernières dizaines de milles à parcourir, on sent bien que l’équipage a la tête ailleurs. Demain, ce seront les fêtes de Noël et le Nouvel An sous les tropiques, avec un véritable air de vacances bien méritées. En effet, une fois encore, je me suis aperçu pendant ces deux mois passés à bord de la densité des occupations à terre comme en mer.

Ainsi, l’équipage est constamment au four et au moulin. Aux escales, en plus des tâches ménagères et de l’entretien courant du navire, il faut se plier en quatre au gré des visites officielles, celles passionnantes des enfants et aussi des nombreux invités que l’étrangeté de notre navire attire. Sans oublier les tournages de Peter, les enquêtes sur la gestion de l’environnement dans les pays d’escale et les rencontres avec les différents acteurs de la gestion des déchets et des ressources en énergie, raisons majeures de notre odyssée autour du monde.
En mer, on ne s’ennuie pas non plus. Mine de rien, Race For Water est un grand bateau et un concentré de technologies modernes. Même si la navigation en soi ne pose guère de problème et ne génère aucun stress, mis à part les manoeuvres de mise à quai parfois délicates, la gestion du fonctionnement des moteurs électriques et de leurs onduleurs, de l’hydrogène, des panneaux solaires, du kite, sans oublier les dessalinisateurs n’est pas un long fleuve tranquille pour notre Martin ingénieur. La vie en bord continue avec le partage des quarts, des tâches ménagères, de l’entretien de cette grande maison qui est celle de l’équipage pour presque cinq années….

Toutes ces raisons font que l’arrivée de cette période de vacances est ressenti par tous comme une bouffée d’oxygène, même si chacun à bord est bien conscient de cette chance immense, de ce privilège extraordinaire de pouvoir tourner ainsi autour de la terre, sur un bateau unique et défendre en même temps une cause formidable, protéger cet océan que nous adorons par-dessus tout.

Nous ne remercierons jamais assez Marco de s’être lancé dans cette croisade exemplaire et de nous avoir tous entrainé dans son sillage avec son enthousiasme conquérant. Ce matin, juché sur le flotteur tribord qui fend la surface calme du lagon, je me prends pour le Capitaine Némo parcourant les flots à bord de son Nautilus. C’est vrai que notre bateau revêt différentes allures selon les instants et les endroits où l’on se trouve. Ainsi je le compare parfois à une navette spatiale, une soucoupe volante , un animal marin d’une espèce inconnue, ou comme ce matin à un submersible amphibie. Mais nous sommes bien à bord de Race For Water, vaisseau unique, solaire et aérien à la fois, véritable défi aux solutions thermiques, qui ne ressemble à rien d’existant et captive les regards de tous les êtres qui l’approchent, des humains aux oiseaux de mer ou mammifères marins.

J’aurai bien du mal à le quitter tout à l’heure après ce passage sans heurts à travers le Pacifique mené de main de maître par un capitaine hors pair et un équipage de rêve….Quelques heures avant de reprendre l’avion qui me ramènera en France, je ne saurai que choisir parmi tous mes récents souvenirs…. nous avons vécu ensemble tant de bons moments !!!!

Cap’tain La Houle – Eric Loizeau

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