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A Suva, capitale des Fidji.
Odyssée 18 janvier 2019

A la rencontre des acteurs locaux.

Pendant que le bateau reste bien à l'abri à Nadi,située au nord-ouest de l'île principale de Viti Levu, une partie de l'équipe s'est rendue à Suva, la capitale des Fidji.
Nos buts : visiter une décharge, rencontrer des acteurs de la gestion des déchets, donner une conférence à l'Université du Sud Pacifique et rencontrer le secrétaire d'état de la pêche.

Récit d’Annabelle Boudinot, second capitaine.

« Notre premier contact est la société Aquasafe / Vai Wai qui met en bouteille de l’eau potable. Pour nous qui préconisons l’usage de la gourde, c’est une première ! Mais son propriétaire Warwick Pleass semble très soucieux de l’environnement et souhaite faire au mieux. Il nous a donc semblé intéressant d’aller à sa rencontre. Ils travaillent sur plusieurs produits, les fontaines à eau, des bouteilles plastiques en PET et des bouteilles en PET biodégradables. Nous sommes curieux et interrogeons notre interlocuteur sur ce dernier produit. Le label vient d’un organisme Néo-Zélandais. La bouteille se transformerait en eau, oxygène et humus. Elle a besoin pour cela de la présence d’enzymes. Elle se dégraderait donc plus vite en milieu humide. Nous n’avons pas eu accès à des résultats nous permettant de statuer sur l’efficacité du produit pour le moment. Le chiffre que nous avons vu sur son site assure qu’une bouteille se dégrade de 17% au bout de 9 mois en laboratoire. Il reste donc beaucoup de questions sur la manière dont le produit se dégrade dans l’océan ou dans une décharge…

En revanche, pour ce qui concerne les fontaines à eau, c’est évidemment une bonne solution ; l’eau est majoritairement potable aux Fidji, mais elle est parfois fortement chlorée et, en cas d’inondations, peut ne plus être potable. La fontaine à eau permet de distribuer rapidement une eau potable, en limitant le packaging (1 seul emballage pour 15L d’eau). Elle peut être réutilisée 40 fois.

Enfin, il cherche à récupérer ses emballages contre rémunération pour ensuite les acheminer vers l’Australie ou le PET peut-être recyclé.

La visite suivante nous conduit au landfill, une station de gestion des déchets. Bien organisé et relativement propre, c’est tout de même et comme à chaque fois déchirant de voir ces monceaux d’ordures survolés par des nuées de mouches et d’oiseaux. La fosse qui s’étend devant nous est vaste… Et pourtant, dans un an, elle sera pleine… Et coulant des sacs d’ordure éventrés, nous pouvons voir ici et là des canettes aluminium, des bouteille PET, des pelures de légumes et autres compostables… Le manager de la déchetterie, Paul Thomson Evers,  confirme : « Avec un bon tri, nous pourrions réduire de 50% le volume de déchets. »

Mardi matin nous retrouvons notre scientifique fidjien, Andrew Paris, sur le campus de l’université du sud Pacifique. Les étudiants et le doyen de l’université écoutent avec attention notre présentation. Nous avons mis en avant les études scientifiques concernant le pacifique, le projet plastisphère, la campagne de l’Universidad Catolica del Norte, ainsi que la campagne mené par Andrew Paris entre Tonga et les Fidjis. La dernière partie de la présentation est dédiée à Act et au projet plastic Waste to Energy ; les questions fusent sur la machine, ses performances et son impact.

Nous avons ensuite rendez-vous avec Craig Strong secrétaire d’état à la pêche. Il nous accueille en partageant son ressenti lors du beach clean up : « Le nettoyage de la plage de Wailoaloa m’a vraiment fait prendre conscience de l’ampleur du problème. Lors du ramassage il y avait toutes sortes d’emballages, de restes de pique-niques, de couches culottes usagées, des déchets a priori abandonnés par des locaux. Il y a donc un travail énorme d’éducation à faire. Je veux donc travailler conjointement avec le ministre de l’éducation pour intervenir dans les écoles et faire prendre conscience aux nouvelles générations de l’importance du problème. »
Nous complétons : il faut également installer des infrastructures dédiées : des poubelles le long de la plage et un ramassage régulier pour que les déchets ne s’amoncellent pas. Le problème des déchets demande un effort conjoint à tous les niveaux. Nous lui présentons ensuite le projet plastic Waste to energy.

La fin de notre entrevue arrive vite et Craig Strong nous promet de nous revoir rapidement. Nous lui précisons les acteurs qu’il est important pour nous de rencontrer afin de comprendre les problématiques locales. Le ministère souhaite lancer un groupe de travail sur le sujet pour progresser à nos côtés.

Notre message est passé, la devise du ministère de la pêche étant « Our fish. Our water. Our future » nous espérons que la collaboration va continuer !

Merci à nos partenaires locaux pour leur soutien :

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