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Escale
Pérou
Lima
L'escale en quelques chiffres
7 septième escale
560 enfants accueillis à bord
1270 invités officiels
Lima Mars à Mai 2018

Une escale dense et pleine de promesses pour l'avenir

Le catamaran Race for Water est resté deux mois au Pérou, aux abords de Lima, pour répondre à un programme dense qui s’est orchestré en deux temps.

Le premier a permis sur 10 jours de mener à bord, de nombreuses opérations telles l’accueil des élus et autres personnalités locales, un workshop « Plastic Waste to Energy » ou encore des visites d’écoles.

Sur la seconde période qui a duré un mois et demie, l’équipe ACT dont l’objectif est de développer des projets de chaînes de valeur des résidus plastiques à travers la valorisation énergétique et composée de Camille Rollin, Frédéric Sciacca et de la locale de l’étape Jimena Collantes Ortiz, a sillonné le Pérou, participé à des conférences et multiplié les rendez-vous avec des personnes motivées à agir pour un Pérou plus durable.

Bilan

L’EDUCATION

Un sujet clé pour gagner le combat face à la pollution plastique de notre environnement, sur lequel la Fondation ne lésine pas. Ce sont près de 400 enfants et étudiants péruviens qui ont été accueillis à bord au tout début de l’escale, auxquels il faut ajouter les centaines de personnes rencontrées lors des deux conférences réalisées à l’UTEC et à la PUCP. Chacun a pu repartir chez lui avec des idées concrètes de petits gestes qui comptent dans la lutte contre la pollution plastique : Refuser un sac plastique ou une paille, réutiliser un produit plusieurs fois, utiliser une bouteille et des sacs réutilisables, réparer un objet plutôt que d’en changer, choisir le produit qui a le moins d’emballage, et surtout ne rien jeter dans la nature. L’idée est également de faire le lien entre nous, les humains, et l’océan source de toute vie sur terre. En effet, la moitié de la population mondiale dépend de l’océan pour se nourrir (et nous savons à quel point le ceviche est essentiel pour les péruviens !). L’océan représente également notre principale ressource hydrique ainsi que le plus grand producteur de notre oxygène. Sans l’océan nous ne pouvons simplement pas survivre, alors quelle idée de l’empoisonner ?

enfants sensibilisation pollution plastique

Juan Alberto Wu, Président de L+1, réseau d’entrepreneurs sociaux engagés à promouvoir un développement durable pour le Pérou : « Le passage de Race for Water au Pérou nous inspire à chercher des solutions aux problèmes qui font partie aujourd’hui de notre quotidien. Les Péruviens ont le privilège de vivre sur une terre diverse avec des ressources abondantes. C’est pourquoi nous devons agir avec une plus grande responsabilité. Race for Water est un modèle à suivre … Les équipes de la Fondation nous ont montré que vivre de manière durable en combinant la technologie et les ressources fournies par la planète de manière naturelle est largement possible.  Aujourd’hui, nous avons les clés en main, à nous de bien nous en servir. »

TRAVAIL AUPRES DU GOUVERNEMENT

Pour la première fois, l’équipe ACT a pu rester plus de deux mois sur le terrain et travailler avec de nombreux acteurs décisionnaires. Le travail avec le gouvernement péruvien a commencé en 2016. C’est donc tout naturellement que le premier événement qui a lancé cette escale péruvienne rassemblait des membres de la COMUMA, la commission multisectorielle de gestion environnemental. Ainsi plusieurs ministères se réunissent plusieurs fois par an sous la gouvernance du Ministère de l’Environnement afin de mettre en place des projets en lien avec la préservation de l’environnement. Le dernier en date a donc eu lieu au Yacht Club Peruano, port d’accueil de notre navire ambassadeur.

« Nous avons ainsi pu mettre l’accent sur la nécessité d’avancer au niveau légal sur la question de la gestion des déchets plastiques et sur la nécessité de réduire les plastiques à usage unique.» indique Camille Rollin,

race for water peru ministra ambienteAvant de poursuivre : « Plusieurs congressistes sont également venus à bord, nous permettant de discuter directement avec les auteurs des derniers projets de lois sur l’interdiction des sacs plastiques. Ses rencontres se sont soldées par une invitation au Congrès pour participer au groupe de travail dédié à ces projets de lois. Nous avons ainsi pu donner nos commentaires et recommandations sur leur contenu et leur mise en place ».

« A la vue du projet de loi tout récemment proposé par le MINAM, nous constatons que nos messages ont été entendus. Le ministère cherche à aller plus loin que la seule interdiction des sacs plastiques à usage unique. Les pailles sont également devenues persona non grata. Le polystyrène expansé à usage alimentaire fait également partie de la liste des produits à interdire. Enfin, la volonté d’imposer un pourcentage de plastique recyclé dans la fabrication des bouteilles en PET montre que l’industrie est également mise à contribution dans la lutte contre la pollution plastique. Le MINAM travaille aujourd’hui main dans la main avec les différents congressistes ayant proposé des projets de lois afin de construire ensemble la mouture finale qu’ils espèrent présenter  dans les semaines à venir au vote de l’assemblée. »

Et de conclure : « Depuis notre arrivée, le sujet est de plus en plus présent dans les médias. Notre objectif est que la problématique de la contamination de l’eau et des océans par les plastiques fasse partie des priorités gouvernementales. Notre dernière rencontre avec la nouvelle Ministre de l’environnement nous donne beaucoup d’espoir pour le Pérou. »race for water peruMarcos Alegre – Vice-Ministre de l’Environnement : « L’initiative Race for Water est hautement pertinente parce qu’elle touche un sujet de préoccupation mondiale, et va au bout du problème  : chercher une nouvelle éthique environnementale, grâce à l’utilisation de technologie moderne pour générer de l’énergie à partir de matériaux comme le plastique… »

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TRAVAIL DE TERRAIN

Le Pérou ne fait malheureusement pas exception sur l’incapacité et/ou le manque de volonté des gouvernements municipaux et nationaux à mettre en place une logistique efficace de collecte et traitement des déchets, sur le manque d’intérêt des industriels à développer des produits durables et recyclables, et sur le manque d’éducation des populations sur la préservation de l’environnement et la nécessaire bonne gestion de leurs déchets. Une trop grande partie des déchets, notamment plastiques sont abandonnés dans la rue, la nature ou directement jetés dans les voies d’eaux.

La mission principale de l’équipe ACT est la mise en place d’une chaîne de valeur pour les déchets plastiques qui va de la rémunération de la collecte jusqu’à la production d’une ressource utile localement. En effet, la vision de la Fondation Race for Water est de travailler à la source de la pollution plastique, c’est-à-dire à terre, dans les villes proches des principales voies d’eaux ou des océans. La transformation des déchets plastiques en électricité grâce à des unités moyennes de pyrolyse à haute température de l’entreprise ETIA, solution mise en avant par la Fondation, permettent de décentraliser la gestion des déchets plastiques, de donner des filières économiques supplémentaires aux collecteurs de rue et de transformer un problème environnemental en une ressource énergétique complémentaire pour des communautés souvent vulnérables, limitant ainsi les déchets plastiques laissés à l’abandon qui terminent bien trop souvent leur longue vie dans nos océans.

L’équipe a donc souhaité développer un premier projet de démonstration au Pérou.Enchainant les réunions à bord du navire ambassadeur avec des dirigeants d’entreprises, des entités gouvernementales et des ONG, deux régions semblent sortir du lot comme candidat potentiel : Ica et Iquitos. Mais des projets sont également à l’étude dans d’autres régions.

Tout d’abord la Région d’ICA, portée par son gouverneur, Fernando Cillóniz, dont les nombreux projets sociaux et environnementaux démontrent la volonté de faire de sa région une pionnière en la matière.

Frédéric Sciacca : « Dès notre première rencontre, Fernando a décidé d’organiser un workshop à bord et d’inviter des acteurs clés du secteur privé et public d’Ica. La grande majorité des invités ont répondu positivement à l’invitation, pourtant envoyée seulement 72h avant la date fixée, et n’ont pas hésité à faire les 4h de routes qui séparent Ica de la capitale ».

Fernando Cillóniz – Gobernador Regional de Ica : « La visite du catamaran et la présentation des initiatives de Race for Water ont eu un écho très important au sein de la région d’Ica. Depuis l’expérience que nous avons eu à bord du Race for Water, l’engagement environnemental des directeurs de la direction régionale, ainsi que celui des entrepreneurs et des citadins est plus fort et chargé d’espoir.Un grand merci aux équipes de Race for Water pour le message que vous transmettez. Nous suivrons vos recommandations et ferons de la planète la grande gagnante. »

race for water peru

IQUITOS. Ville symbolique située au bord de l’Amazone en plein milieu de la jungle. Son isolement complexifie d’autant la gestion des déchets d’une population de près de 400 000 habitants tout comme son mode de production d’électricité. Une partie de ses habitants situés dans le district de Belen vivent sur pilotis dans les maisons en bois et leur mode de vie est rythmé par le niveau du fleuve.

Frédéric Sciacca : « Durant la saison des pluies, ils se déplacent grâce à un système de voies et de ponts en bois reconstruits chaque année en fonction du niveau de montée des eaux. La gestion des déchets, de l’eau et des sanitaires est inexistante. Des toilettes communes sont fabriquées sur pilotis et servent à plusieurs familles. Il s’agit simplement d’un trou placé entre 4 planches au-dessus du fleuve. Les déchets domestiques sont directement jetés dans le fleuve Itaya affluant de l’Amazone dont l’embouchure n’est qu’à quelques centaines de mètres. »

«  Une récente initiative a vu le jour, grâce à l’ONG Ciudad Saludable et à la Municipalité de Belen : un système de collecte par bateau. En seulement deux mois les résultats sont visibles. Des zones qui étaient en permanence recouvertes de déchets en sont quasi dépourvus aujourd’hui motivant d’autant plus de nouvelles familles à jouer le jeu de la conservation de leurs sacs poubelles jusqu’au passage du bateau de la municipalité. Durant la saison sèche, ce projet devrait permettre à la Municipalité de réduire en partie le temps nécessaire au déblaiement des déchets qui se sont déposés au fonds, recouvrant ainsi chaque année le lit du fleuve asséché. »

Seulement le système de ponts empêche l’accès à certains endroits et le nombre de bateaux n’est pas suffisant pour couvrir toute la zone. De plus, les déchets collectés terminent comme le reste des déchets municipaux collectés par la ville, dans une décharge non maitrisée source de pollution des sols, des nappes phréatiques et de réchauffement climatique.

« Dans le reste de la province, peu de plastique sont collectés par manque de valeur économique. Le nécessaire export vers Lima par bateaux et camions est compliqué et réduit drastiquement le prix auquel les collecteurs de rue pourraient revendre le matériel. Une solution locale de transformation des déchets plastiques en électricité permettrait de garantir une rémunération beaucoup plus stable et plus élevée pour ces travailleurs de l’ombre qui font un travail essentiel mais si peu reconnu par le reste de la population.Ciudad Saludable et sa directrice Albina Ruiz Rios travaillent depuis 30 ans et réalisent un travail remarquable avec les collecteurs de rue pour leur donner accès aux droits sociaux, les épauler dans leur travail et leur donner une reconnaissance sociale. Ils les forment également au porte-à-porte afin d’éduquer la population au tri sélectif et de récupérer leurs déchets recyclables. Merci à Carlos Enrique Aguilar Vasquez pour son accueil et sa visite guidée un peu particulière de la ville d’Iquitos.»

Frédéric Sciacca

ACT à IQUITOS
En savoir + sur l’accord de collaboration 

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Reportage dans la jungle de plastique

Iquitos est la plus grande ville amazonienne du Pérou, située au milieu de la jungle, non loin de l’endroit où l’Amazone prend sa source. La ville s’étend d’ailleurs au bord d’un des principaux affluents de ce fleuve mythique qui fait aujourd’hui partie des 10 plus pollués au monde. Les seuls accès depuis le reste du pays se font par voies aériennes ou fluviales avec plusieurs jours de navigations nécessaires pour rallier la ville la plus proche.

Buenos dias Lima !

Le catamaran Race for Water est resté deux mois au Pérou, aux abords de Lima, pour répondre à un programme dense qui s’est orchestré en deux temps. Le premier a permis sur 10 jours de mener à bord, de nombreuses opérations telles l’accueil des élus et autres personnalités locales, un workshop « Plastic Waste to Energy » ou encore des visites d’écoles. Sur la seconde période qui a duré un mois et demie, l’équipe ACT dont l’objectif est de développer des projets de chaînes de valeur des résidus plastiques à travers la valorisation énergétique et composée de Camille Rollin, Frédéric Sciacca et de la locale de l’étape Jimena Collantes Ortiz, a sillonné le Pérou, participé à des conférences et multiplié les rendez-vous avec des personnes motivées à agir pour un Pérou plus durable.

REMERCIEMENTS

Les équipes de la Fondation Race for Water resteront en contact avec tous les acteurs rencontrés et tiennent à remercier l’ensemble des entités qui les ont aidées tout au long des deux mois écoulés.

« Un grand merci à Mikaela Rizo-Patrón et Camila Clausen faisant parties de L+1, qui nous ont été d’une grande aide dans l’organisation de cette escale et ont permis des rencontres importantes dans le développement de projet au Pérou.

La collaboration avec des organisations telles que Ciudad Saludable et L+1 est clé dans le développement de projet comme les nôtres et nous espérons que les graines semées sur cette escale de deux mois permettront de voir grandir de beaux projets pour le Pérou.

Nous souhaitons également remercier Tierra y Ser pour leurs précieux contact. Cette organisation a un projet merveilleux de récolte de bouchons pour financer des fauteuils roulants pour les populations défavorisées. Elle participe également avec beaucoup d’énergie à l’effort d’éducation au recyclage.

Il faut également noter le support de plusieurs Municipalités dont celle de Magdalena qui nous a permis de rencontrer les collecteurs de rue et de partager un peu de leur quotidien.

Enfin le Yacht Club Peruano, leurs fabuleuses équipes techniques et de lancheros qui nous ont aider à recevoir nos invités de la meilleure des manières et ont accueillis notre équipage et son bateau tout au long de notre séjour péruvien.

Tout au long de cette escale, nous avons rencontré des personnes motivées à agir pour un Pérou plus durable. Nous repartons de Lima avec l’envie d’aller plus loin à leur côté et de concrétiser le travail initié pendant deux mois. »

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