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Odyssée 18 juin 2019

Saisissant...

Le navire, ambassadeur de la Fondation, fait route vers Jarkata, en Indonésie où il devrait arriver jeudi 20 juin. Profitant de belles conditions de navigation et du kite, Race for Water accuse un peu d’avance sur le timing… Le capitaine, Jean-Marc Normant, a donc décidé d’une halte, proche de l’île de Karimunjawar, précisément sous le vent de l’îlot  P.Gelean.

Pendant ce même temps, l’équipe ACT œuvre à terre. Camille Rollin accompagnée de notre médiaman, Peter Charaf, sont à Jakarta afin de rencontrer en amont de l’escale - débutant le 21 juin prochain, par la traditionnelle conférence de presse- différents acteurs impliqués dans la gestion des déchets.

Côté pile :

Eric Loizeau, ambassadeur de la Fondation, à bord de Race for Water : « Ce matin sur l’ordre de notre capitaine, nous avons dévié notre route monotone vers des îles équatoriales, bouquets de tendre verdure sur lit de plages de sable blanc. C’est toujours un grand mystère d’imaginer ce que nous allons rencontrer. Notre vaisseau électrique glisse silencieux sur l’eau verte qui s’éclaircit à mesure que l’on s’approche au ralenti, veillant le sondeur pour cause d’une aléatoire cartographie. C’est plus fort que moi mais je m’imagine quelques siècles en arrière, gabier du Finistère, perché sur une vergue altière et scrutant les détails de cette terre inconnue. Tout à l’heure, notre vaisseau bien ancré par ces fonds de sable ferme, j’imagine que nous allons mettre une chaloupe à la mer et j’espère bien être choisi et faire partie de cette première bordée de vaillants explorateurs. 

Notre vaisseau électrique a stoppé ses moteurs et se dandine légèrement sur la houle calmée, au mouillage à quelques encablures du lagon nacré, protégé par un récif jaunâtre. Je fais partie de la première équipe à débarquer et nous mettons notre semi-rigide bleu caoutchouc à la mer. 

Silencieux, nous ramons en cadence pour nous rapprocher et tenter d’accoster préparant nos mousquets au cas où, sait-on jamais dans ces contrées inconnues, quelque sauvage emplumés nous menaceraient de quelques sagaies !

Mais l’île semble déserte. Aucun signe de vie, si ce n’est ce qu’il parait être un vestige de cabane et une pirogue ruinée échouée sur la grève. 

La peau caoutchoutée de notre embarcation risque de ne pas résister aux morsures du corail qui recouvre le récif. La marée descend et les fonds qui remontent nous empêchent d’utiliser notre propulseur. La nature défend bien son île, perdue solitaire. Demi-tour donc et ce sera à la nage que, tout à l’heure, notre courageux capitaine, défiant les requins baleine, rejoindra la plage et constatera une fois encore cette pollution plastique présente insidieuse malvenue sur ces rivages de rêve. »

Jean-Marc Normant, capitaine : « A peine 900 mètres de long, cet îlot de sable recouvert d’une épaisse végétation est magnifique. Il est entouré d’un petit reef de corail, donnant une impression de carte postale. Aucune construction, juste un bateau de pêcheur mouillé à coté de nous. 

Je rejoins l’îlot à la nage ; les coraux sont magnifiques l’endroit poissonneux. Arrivé sur la petite plage, je regarde les déchets laissés par la marée, plastiques en tous genres ! Le fameux gobelet à usage unique jonche la petite langue de sable. Les bouteilles de Coca sont coincées entre les racines des arbres. Sachets plastiques et autres tuyaux ou bidons composent ce bestiaire révoltant. Encore une fois !

Pourtant en levant les yeux la végétation apparaît si belle, vierge et pure.

Retour vers le bateau. En chemin, j’aurais la chance d’observer une colonie d’oursins aux piquants extrêmement longs, presque 40 cm ! Puis un peu plus loin, un très beau bénitier semblant arborer un rouge à lèvres mauve tacheté de vert ; saisissant !

Il semble que la nature ne soit pas rancunière ; ne la rendons pas malade éveillons nos consciences. »

Côté face :

Pendant ce temps, l’équipe ACT est au contact d’une autre réalité, quoique… ça traite toujours de déchets innombrables

Visite du landfill de Bantar Gebang. Ici arrivent tous les déchets de Jakarta et  Bekasi. Des montagnes (littéralement) de déchets à perte de vue. Chaque scavenger récolte en moyenne 60 kilos par jour ce qui leur procure un revenu de 4€/jour ce qui correspond à peu près aux bas salaires.

Visite des installations de tri et concassage de Waste for Change. Ils processent 21 tonnes /mois d’inorganique et 20 tonnes/mois d’organique. Pour l’organique ; plusieurs méthodes sont employées pour le compost, dont une avec des vers (déchets de fruits) et une avec des larves de mouches soldats 😁

 

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